Switch

The Great Ace Attorney Chronicles

Développé par Capcom. Sorti sur Switch, PC et PS4 le 27 Juillet 2021.

Genres : Aventure / Enquête / Tribunal

Initialement exclusifs au Japon, les deux jeux de cette compilation arrivent enfin chez nous… 6 ans après ! J’alerte directement les allergiques à l’anglais : cette adaptation ne contient ni doublage, ni sous-titres français. Uniquement de l’anglais (ou du japonais) ! (Mais il doit être possible sur la version PC du jeu de trouver une traduction de fan…). Pour les courageux qui veulent tout de même se lancer dans l’aventure, laissez moi vous dire pourquoi vous avez bien raison !

Alors tout d’abord, késako Ze Gratte Ass Atorni Kronikeul ? Comme son nom l’indique, il s’agit d’un jeu d’aventures scénarisé, dans lequel nous contrôlons un avocat de la défense et essayons de résoudre mystères et affaires de justice du mieux possible ! Ce jeune japonais se nomme, Ryunosuke Naruhodo, l’ancêtre du renommé avocat contemporain Phoenix Wright pour ceux ayant joué aux jeux précédents de la série. Vous avez bien lu, l’ancêtre. Car TGAAC de son petit nom se déroule dans le contexte de l’ère Victorienne (XIXe siècle), lorsque les relations entre l’Angleterre et le Japon débutaient. Mais trêve de mise en place, parlons synopsis !

Nous commençons le jeu directement au tribunal, dans la cour suprême de la justice japonaise, accusé du meurtre du Dr. John H. Wilson qui était en visite depuis l’Angleterre à l’université de nos deux protagonistes. Ryunosuke et Kazuma, deux meilleurs amis, dont le dernier est passionné par le droit et bien décidé à se charger de nous défendre dans cette affaire…

Seulement, il a été chargé de représenter le Japon lors d’un séjour en Angleterre pour apprendre les règles du nouveau droit anglais, et ne pourrait y participer s’il venait à perdre ce procès (supposé perdu d’avance). En bon ami, Ryunosuke choisit de se représenter lui-même afin d’éviter à son acolyte la perte de son rêve…

Heureusement tout de même, Kazuma reste pour nous assister dans notre défense, car nous en aurons bien besoin !

Cette affaire d’introduction permet de présenter les aspects du tribunal aux non-initiés mais aussi de placer ici et là des bribes d’intrigues bien camouflées, tout en présentant la plupart des protagonistes principaux. La compilation comprend en tout 10 affaires que l’on pourrait comparer à des chapitres, tant les connexions qui les relient sont présentes, bien qu’éloignées à première vue.

Un premier point extrêmement positif pour TGAAC qui tisse un scénario intriguant, mystérieux et aguicheur. Et s’il représente une grande partie du jeu, il m’est impossible de vous en révéler davantage sans gâcher une partie des surprises qu’il vous réserve. Je rajouterais cependant qu’au fil de ces aventures, nos protagonistes voyageront jusqu’en Angleterre, et qu’ils rencontreront de nombreux autres personnages hauts en couleurs, notamment un dénommé Herlock Sholmes, qui n’est pas sans rappeler le célèbre détective de Conan Doyle.

Ryunosuke et Herlock composent à eux deux la majeure partie du jeu, structurellement parlant.

Le premier est mis sous les projecteurs dans les phases de procès, le second lors des moments d’enquête. Commençons par ceux-là.

En effet, une grande partie du jeu se déroule en dehors du tribunal, dans des phases d’exploration et d’investigation. Nous sommes amenés à devoir enquêter sur les lieux des crimes, présumément commis par nos clients. Ainsi, nous devrons récupérer les témoignages auprès des principaux concernés, des policiers et autres inspecteurs de Scotland Yard, et d’observer les environs à la recherche d’indices. Chaque élément récupéré pourra se révéler être une arme redoutable dans le procès à venir. Ici, comme pour le reste du jeu, la progression est somme toute linéaire. Si l’ordre des lieux à visiter permet une faible interaction, il n’y a qu’un seul chemin au final pour poursuivre l’enquête. Malgré cette linéarité, il est très plaisant de chercher les indices et de récolter les témoignages car ces phases permettent de mieux comprendre les personnages, leurs motivations et leurs intérêts et de commencer l’assemblage des morceaux d’un scénario plausible. Afin de rendre les enquêtes plus dynamiques, le jeu offre une nouveauté de taille par le biais des “grandes déductions de Mr. Sholmes”. Vous n’êtes pas sans savoir que Sherlock Holmes est un génie de l’investigation. Eh bien Herlock Sholmes l’est tout autant, malgré un petit défaut  : il déduit tout de travers… alors que son raisonnement tient la route ! Il lui faut donc l’aide de Ryunosuke pour remettre sur la bonne voie ses déductions et découvrir le fin mot de l’histoire. 

Ainsi, nous serons amenés en tant que joueur à corriger les déductions du détective, en montrant les vraies motivations de la personne interrogée. Une sorte de dialogue interactif fort amusant.

Les phases d’investigation ne sont pas particulièrement difficiles et n’ont pas un gameplay très complexe. Seulement, elles arrivent à briller par l’histoire qu’elles mettent en place et par les personnages qui la vivent. Se balader dans les rues de Londres de cette époque, avec les habitudes de vies des personnages et leurs façons de parler, est très plaisant. Le style graphique rappelle celui de la bande-dessinée renforçant la sensation de vivre une histoire. Le tout, mêlé à une bande-sonore très appréciable (bien que certains thèmes musicaux soient un peu en dessous, la plupart sont excellentissimes). Racontées avec un humour bien dosé, c’est un vrai régal de se plonger dans ces enquêtes, avant de se retrouver seul face au procureur, au juge et aux jurés, dans le lieu où le gameplay est le plus intéressant : Le tribunal.

Là-bas, l’objectif est simple : convaincre les jurés à donner le verdict “non coupable” pour faire acquitter notre client. Plus facile à dire qu’à faire ! Le procureur fera venir à la barre différents témoins qui révéleront leurs implications dans l’affaire. À nous de déceler le vrai du faux de leurs témoignages et de révéler les contradictions avec les preuves en notre possession. Les procès se déroulant il y a fort longtemps, les témoins sont encore appelés ensemble à la barre. La probabilité qu’ils se contredisent renforce les possibilités d’actions.

S’il est grisant , finalement, de trouver une contradiction ou une bizarrerie dans un témoignage, le procureur aura souvent plus d’un tour dans son sac, et le juge souvent conciliant vis-à-vis des “erreurs et oublis” des témoins, il faudra revenir à la charge plusieurs fois afin de faire entendre notre nouvelle version des faits. D’un autre côté, il est complexe de défendre un client accusé de meurtre, enfermé avec la victime dans une pièce fermée de l’intérieur, ne possédant aucune autre issue. Mais pas impossible, si ?

Autre nouveauté de ce jeu : les “Contre-interrogatoires des jurés”. Au lieu d’interroger les témoins, lorsque les jurés ont tous votés “coupable”, nous pouvons demander aux jurés de justifier leur verdict. Que ce soit pour rentrer chez eux plus vite ou pour un argument valable, à nous de trouver une incohérence dans les dires de chacun pour relancer le procès en leur faisant changer d’avis. Nouveaux arguments, nouveaux témoignages et nouvelles preuves. Chaque histoire prononcée peut devenir une nouvelle arme de défense !

Si parfois les situations semblent irréalistes, elles restent possibles et surtout cohérentes, rendant les phases d’investigations excitantes et celles au tribunal exaltantes. La durée de vie astronomique du jeu vous permettra de vivre de longs moments intenses en compagnie de ces personnages lumineux.

Le seul réel défaut du jeu se trouve dans la non-traduction française, rendant l’accessibilité bien plus difficile, d’autant que les dialogues constituent le principal intérêt du jeu et qu’ils utilisent en plus un vocabulaire somme toute particulier, dû aux contextes de l’époque et du milieu professionnel des protagonistes.

Cependant, ceux qui arrivent à comprendre l’anglais (ou le japonais), ou ceux qui ne sont pas réticents à garder un dictionnaire/traducteur à côté, foncez ! Car le jeu en vaut la chandelle.

Les plus

  • Des personnages attachants et drôles 
  • Un scénario captivant
  • Des musiques et graphismes originaux
  • La défense au tribunal toujours au top
  • Les enquêtes riches en événements
  • Les “Déductions de Mr. Sholmes”
  • Les “Contre-interrogatoires des jurés”
  • La durée de vie exemplaire

Les moins

  • Pas de traduction française
  • Une crédibilité parfois bancale

18/20

Par Natendojeuxvideo.c-lemag.com

Metroid Dread

Développé par MercurySteam.

Sorti sur Nintendo Switch le 12 octobre 2021.

Genres : Action / Aventure / Plates-formes

Metroid Dread est le cinquième opus des jeux 2D de la série. Les fans n’osaient même plus l’espérer : le jeu s’est fait attendre pas moins de 19 longues années. Sa révélation lors de l’E3 2021 par Nintendo à suscité un vif intérêt de la part des joueurs relançant l’enthousiasme de la saga auprès de ces derniers. Mais le jeu est-il vraiment à la hauteur de son engouement ? Voyons cela ensemble !

Après avoir éradiqué les Métroïdes et les Parasites X lors des 4 précédents jeux, Samus Aran est, comme nous, surprise du message envoyé par la Fédération intergalactique : une vidéo anonyme (mais authentique) montre clairement un Parasite X en vie et en liberté sur la planète ZDR. Ces terribles Parasites capables de tuer et répliquer toute forme de vie n’ont plus aucun prédateur depuis l’annihilation des Métroïdes… Pour analyser la situation sans mettre en péril de précieuses vies, la Fédération envoie des E.M.M.I. (des robots surpuissants) enquêter. Mais l’arrêt soudain de leur communication renforce le mystère autour de ZDR. La Fédération est encore une fois contrainte de faire appel aux services de notre Chasseuse de Primes préférée. Elle est la seule à même de résoudre la situation puisqu’elle ne craint pas les Parasites X grâce à son ADN Métroïde, acquis lors de ses précédentes péripéties. Ce n’est qu’une fois arrivée sur la planète que les problèmes commencent. Elle (donc nous au passage) se fait attaquer par un inconnu bien trop puissant pour elle et se retrouve sans équipement dans les profondeurs de ZDR à devoir remonter à la surface pour récupérer son vaisseau… le jeu commence alors !

Disons le, Metroid Dread ne brille pas particulièrement par la complexité de son scénario. Il n’est pas même particulièrement original ou très aguicheur mais il saura ravir les fans en leur donnant l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les Chozos, une autre espèce importante mais peu développée de la série. Pour faire simple, l’objectif du scénario est d’expliquer pourquoi Samus s’est retrouvée perdue dans les tréfonds d’une planète et pourquoi le joueur doit l’en faire sortir. Et c’est bien suffisant, car ce n’est pas sur cet aspect que le jeu rayonne.

C’était déjà le fer de lance de la série il y a plus de 20 ans, (si bien que la série a donné en partie son nom aux jeux du genre : Metroidvania) : le gameplay ! C’est lui qui donne tout son intérêt au jeu. À la fois un jeu de plateforme, d’exploration et de tir, Metroid Dread garde le joueur dans une action continue, dynamique et fluide. Samus se déplace dans un monde en 2D, et peut donc se mouvoir vers la gauche, la droite, le haut et le bas. Mais surtout courir, s’accroupir, glisser, nager, s’agripper aux murs, tirer des missiles… une liste d’actions possibles qui ne cessent de s’accroître au fil de l’aventure, renouvelant la jouabilité du titre en quasi-permanence.

Le gameplay du jeu est ainsi étroitement lié aux décors qui le composent. Chaque zone est adroitement pensée pour que les mouvements de Samus soient fluides, libres et intuitifs. C’est un vrai régal de contrôler Samus : je ne me suis jamais senti limité dans mes actions et dès lors qu’une nouvelle capacité est débloquée, elle devient déjà indispensable. À première vue, la progression dans le jeu semble trop simple ou répétitive : explorer une zone, déverrouiller des capacités nous permettant d’atteindre de nouveaux endroits ou d’éradiquer un Boss, afin d’aller dans une nouvelle zone et recommencer. Dans la pratique ce n’est pas vraiment ça. Sans cesse, Samus doit faire des allers-retours entre les différents environnements, afin de s’armer face aux menaces des différentes zones. Oui, car il y a en effet un gros élément dont je n’ai pas encore vraiment parlé et qui rend l’atmosphère du jeu bien différente. Les E.M.M.I. ! Ces robots invincibles (ou presque) ont été piratés et pourchassent Samus dans le but de l’éliminer. Comme ils sont contraints à la rechercher dans des zones spécifiques de la carte, franchir la porte d’une zone E.M.M.I. change la dynamique du tout au tout. La chasseuse devient la proie. Simple et efficace : si le robot nous attrape, c’est le game over et il faut recommencer. Il faudra parfois s’armer de patience, prendre notre courage à deux mains et courir, mais surtout utiliser les capacités de camouflage à bon escient, au bon moment. En plus de la pression appliquée par les E.M.M.I., c’est l’ambiance de ces zones qui les rend particulières. L’atmosphère dégagée par la musique stridente et angoissante se mêle parfaitement à l’image dé-saturée (et donc grisâtre) pour un rendu parfait : j’en ai eu des sueurs froides… Si le gameplay de Metroid Dread est exemplaire, c’est aussi dû aux environnements qui l’accompagnent.

Je viens d’aborder les zones E.M.M.I. qui en plus d’être angoissantes sont de plus en plus complexes à fuir. Mais les décors des autres sections ne sont pas en reste. Qu’ils soient un complexe métallisé et glacial, une usine d’extraction de lave, une zone tropicale ou encore un édifice submergé, les environnements du jeu sont sublimes, et mettent parfaitement en avant ce qu’il faut. L’arrière plan n’est pas trop chargé en animations inutiles qui surchargeraient la lisibilité de l’action qui se déroule au premier plan. Les éléments avec lesquels Samus peut interagir sont clairement visibles, bien que parfaitement intégrés aux décors, ce qui rend la cohésion visuelle bien plaisante à voir. Alors oui, les limitations techniques de la Switch se font ressentir, 5 ans après sa sortie : le jeu saccade parfois et n’a pas une qualité d’image parfaite. Mais cela n’empêche pas vraiment de profiter de l’aventure. C’est dommage mais pas catastrophique.

Metroid Dread est de loin mon coup de cœur de cette année 2021. Le gameplay est riche, les environnements sont passionnants à explorer et les ennemis, notamment les Boss ou les E.M.M.I., offrent un challenge très plaisant à relever. La difficulté est bien dosée, à la limite du die and retry sans pour autant en abuser, mettant nos capacités d’analyses, nos réflexes et nos nerfs à rude épreuve, la moindre erreur étant sévèrement sanctionnée. La réussite n’en est que plus satisfaisante. Si le jeu souffre par endroits de la technique vieillissante de la Switch, l’univers visuel proposé reste très agréable à l’œil, d’autant qu’il est sublimé par une musique d’ambiance parfaitement adaptée. Le jeu aurait pu très vite devenir redondant dans sa routine d’exploration, mais les nouveautés de jouabilité apportées par les améliorations constantes des capacités de Samus ne la rendent que plus agréable. Je pourrai reprocher le peu d’éléments scénaristiques du jeu (j’ai été surpris de voir une cinématique au bout de 3 h de jeu, et me rappelle avoir pensé “ah c’est vrai y’a une histoire”), mais là encore, il n’y a pas grand-chose à redire : le scénario fait son boulot et peut même se vanter d’avoir un final explosif. En bref, Metroid Dread signe le retour en grande pompe d’une série longtemps laissée dans l’ombre… 

Et pour vous faire votre propre avis, une démo du jeu est même disponible sur l’Eshop de la Switch, alors n’hésitez plus et foncez aussi vite que Samus !

Les plus

  • De l’action en permanence
  • Une ambiance soignée
  • Un gameplay aux petits oignons
  • Des combats épiques
  • Le retour de la saga Metroid

Les moins

  • Un peu court (8h)
  • Quelques lags par endroits

17/20

Par Natendojeuxvideo.c-lemag.com

Bric et broc

Super Mario Maker 2 est le dernier jeu de la célèbre série de plateformes Super Mario Bros. bien particulier. Car comme son nom l’indique, le jeu permet, non seulement de jouer à des niveaux de Super Mario Bros, mais aussi et surtout d’en créer soi-même !

La première version était sortie sur Wii U, et dans cette seconde itération sur Nintendo Switch, les nouveautés sont au rendez-vous ! Super Mario Maker 2 est un jeu de plateformes aux multiples facettes. Je m’explique. S’il permet de jouer à plusieurs niveaux mais aussi d’en créer, il permet surtout de le faire dans cinq univers de jeux différents. En effet, il est possible de jouer à des niveaux dont le style graphique et le Gameplay appartiennent à cinq des jeux les plus marquants de l’univers de la série. Certains niveaux permettront de revivre des moments passés sur le Super Mario Bros. original sorti en 1985. Rendez-vous compte, le jeu embarque même un style inédit jusqu’alors. Ce thème est inspiré du jeu Super Mario 3D World : un jeu de plateformes en trois dimensions. Ce thème plus particulier que les autres, permet de jouer avec la profondeur de champ et la verticalité des murs et des décors, rappelant l’esprit 3D du jeu modèle.

Si l’on peut créer autant de niveaux que l’on souhaite dans chacun des cinq styles, le jeu nous propose cent niveaux pré-construits, présentés dans un mode « aventure ». Plus un long tutoriel qu’une aventure, ce mode solo permet de s’amuser tout en s’inspirant des idées des développeurs pour créer ses propres niveaux. Car ce mode de jeu, un poil redondant, montre avec brio l’utilisation des différents éléments de construction qui sont mis à notre disposition.

Et Super Mario Maker 2 ne s’arrête pas là. Il ne suffit pas de créer nos propres niveaux. Il est bien plus intéressant de pouvoir les partager avec les joueurs du monde entier. Et à l’inverse, de jouer aux niveaux des joueurs du monde entier ! Une infinité de niveaux s’offre alors à nous. Des niveaux variés, aux thèmes et styles différents : classique, énigmes, contre la montre… des niveaux uniques, simples comme difficiles.

Mais ça, c’est dans les pubs. Super Mario Maker 2 n’est pas aussi parfait qu’une infinité de niveaux pourrait laisser sous-entendre. Dans la pratique, le jeu se noie presque tant son contenu est gargantuesque. Et cela à cause de plusieurs problèmes majeurs. D’abord, tout le monde n’a pas le plaisir ni le talent pour créer des niveaux dignes des vrais level designers. Ce qui laisse souvent place à des niveaux ratés. Soit bien trop difficiles pour prendre du plaisir, à moins d’être un aficionado du Die and Re-try, soit bien trop longs ou encore bien trop chaotiques. Mais ce n’est pas encore là le plus dérangeant, car les 100 niveaux créés par Nintendo sont intéressants et permettent d’éviter ces problèmes, grâce aux astuces et aides proposées. Et puis si un niveau ne plait pas, il suffit d’aller chercher ailleurs. Les niveaux, comme les joueurs et les créateurs sont très nombreux, ce qui permet une très grande variété dans les genres : tout le monde trouvera des niveaux qui plaisent. Le vrai défaut, et il existait déjà dans le premier Super Mario Maker, c’est la manière de trouver ces niveaux. Le moteur de recherche des niveaux est bien mieux pensé que celui du premier opus, mais il reste assez peu efficace.

Malheureusement, ce problème est en réalité inévitable pour ce genre de jeu. Ce n’est pas tant dans ce qu’il faut chercher ni comment le faire (pour ça il existe des filtres qui permettent de choisir des paramètres bien précis : style, décors,  thématique…) mais dans le temps de recherche puisque certains niveaux ne sont pas à la hauteur de nos espérances et qu’ils ne sont pas tous créés par des professionnels. Certes, tout n’est pas à jeter. Certains niveaux sont exemplaires et réellement bien imaginés, avec des éléments du jeu extrêmement bien utilisés, comme le système de classement par popularité d’un niveau qui permet de tomber sur des niveaux intéressants rapidement. Il suffit alors de suivre le créateur et d’attendre ses nouvelles créations. En répétant l’opération, on trouve son bonheur. Heureusement, les niveaux peuvent être joués directement en ligne, sans les télécharger. Une connexion internet est alors obligatoire, tout comme un abonnement payant pour y accéder. Pour jouer aux niveaux des autres joueurs en étant déconnecté, il faut alors télécharger les niveaux. De la même manière, pour jouer avec des amis, il faut obligatoirement télécharger le niveau pour jouer à plusieurs. Ce qui nécessite une préparation au préalable d’une soirée ou d’un après-midi pour espérer jouer plus de 5 minutes. Ce n’est pas forcément optimal, mais c’est tout de même faisable.

Mis à part ces défauts de logistique et de mises en forme plus que de jouabilité, Super Mario Maker 2 offre quand même la possibilité de créer son propre niveau de rêve ! Qu’est-ce que ça donne ? Si jouer aux niveaux est plus agréable sur la télé qu’en mode portable, c’est l’inverse pour créer les niveaux. La création d’un niveau est nettement plus sympathique avec l’écran tactile qu’au stick directionnel. Sélectionner le bloc à placer, l’objet à mettre dans un bloc secret ou plus simple encore, déplacer la caméra pour visionner le niveau que l’on crée, est un enfer en mode télé. Heureusement qu’en mode portable, l’écran tactile de la console nous permet d’utiliser nos doigts, ou un stylet, pour placer tous ces éléments. La création gagne en intérêt. Si commencer la création d’un niveau est très simple, celle d’un bon niveau l’est moins. Les ressources mises à notre disposition permettent de faire énormément de choses, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Et l’on a tendance à tout vouloir mettre dans le même niveau, ce qui le rend illisible et peu amusant. Il faut donc trouver le bon équilibre entre mettre assez d’éléments et pas trop pour ne pas se perdre. Blocs, ennemis, passages secrets, énigmes, mécanismes, transformations, effets sonores, et j’en passe, sont ces éléments qui attirent l’œil des créateurs et qui peuvent leur faire perdre la tête. Heureusement, les tutoriels ou les niveaux du mode aventure donnent des astuces de création.

Mais là encore, le jeu souffre d’un problème inaliénable à son existence. Le processus de création demande du temps. Regarder les conseils aide, mais ne donne pas de formule magique (forcément). Mais la chose la plus importante est d’avoir une idée de base, avant de créer un niveau, et de s’y tenir. De laisser les nouvelles idées pour d’autres niveaux.

Pour conclure, Super Mario Maker 2 n’est pas parfait. Le contenu qu’il propose est tellement immense que l’on a tendance à s’y perdre, tant en création qu’en recherche de niveau. Le seul vrai, gros défaut de ce jeu, c’est qu’il demande énormément de temps. Ce qui n’était pas le cas des jeux familiaux Super Mario Bros originaux. Nintendo nous fournissait des niveaux déjà tout faits, sans avoir un temps de recherche. Mais ce défaut cache un avantage de taille : il n’y a pas de limite au jeu ! Parmi l’infinité de niveaux des joueurs, certains seront mauvais ou tout juste passables quand d’autres seront excellents (et certains le sont déjà !). Nintendo a cassé, une nouvelle fois, le code de sa mythique série, en ajoutant bon nombre d’éléments inédits, et ce n’est pas plus mal !

Par Natendo

Super Mario Maker 2 – Nintendo Switch

Musique : 1/3
Graphismes : 4/4
Gameplay : 5/5
Scénario : 0/2
Durée de vie : 4/4
Plaisir de jeu : 2/2

16/20